Parlons d’ancrage : la condition de l’ouverture aux autres et au changement

Utiliser l’improvisation et le théâtre dans une opération de teambuilding bénéficie aux participants comme au groupe : au-delà du plaisir de partager un moment ludique, hors du cadre strictement professionnel, les exercices permettent de travailler sur soi, sur le groupe, et de construire une vision partagée.

Une progressivité dans les exercices abordés

 Je propose 6 catégories d’exercices susceptibles d’être mobilisés en fonction des besoins de chaque collectif et des attentes exprimées :

  • L’ancrage : « ce qui fait que je suis solide » 
  • L’écoute et la confiance : « ce qui fait de moi une personne à l’écoute et qu’on écoute, soutenue par le collectif » 
  • Le lâcher prise : « J’éprouve ce dont je suis capable dans l’instant, sans préjugé et sans crainte. » 
  • La construction d’un personnage : « J’endosse des caractéristiques, physiques, émotionnelles, autres que les miennes pour explorer les possibles et nourrir l’action. » 
  • Le positionnement dans l’espace : « J’utilise l’espace existant, je préserve mon espace vital tout en étant connecté aux autres. » 
  • La construction d’une histoire : « Je raconte, avec les autres, une histoire qui a du sens. »

Chacune de ces catégories se combine avec les autres : un personnage, par exemple, doit être ancré ET à l’écoute de son partenaire s’il veut faire avancer l’histoire.

arbres

L’ancrage, première étape

L’ancrage, c’est d’abord une sensation physique qui s’éprouve. J’utilise également ce point de départ dans l’accompagnement à la prise de parole en public. Pas toujours facile de ressentir son alignement dans la verticalité, ni d’abaisser son centre de gravité ! On constate que, dans les situations d’inconfort, notre posture privilégie rarement l’ouverture : jambes et bras croisés ne traduisent pas tant un refus de communiquer qu’un instinct de protection.

L’ancrage n’est pas une fin en soi, mais c’est la condition nécessaire à l’ouverture aux autres et… au changement. La sensation physique et mentale d’avoir des points d’appui fiables permet de se sentir capable de tout « affronter », et même mieux, d’y aller en douceur : le vocabulaire du combat est celui des inquiets. Celui qui se sent stable et solide dans son identité, ses valeurs, ses fondamentaux, ne craindra pas la nouveauté, il en sera curieux comme d’un possible enrichissement.

Le bassin et les pieds : s’ancrer comme un arbre

Les arts martiaux ou le Qi Gong peuvent donner des clés à qui souhaite approfondir dans ce sens. Il est intéressant de constater que tous les arts martiaux voient au niveau du ventre (et précisément à trois doigts en dessous du nombril) le centre énergétique et le centre de gravité du corps (le Tan Tien des Chinois). Tandis que vous pouvez ressentir qu’en cas de stress, vos épaules se haussent, vos trapèzes se tendent et votre gorge se noue : c’est comme si toute votre énergie montait dans votre corps en direction de la tête, qui surchauffe et d’où part une voix détimbrée et plus aiguë.

racines


Mon conseil est de travailler très concrètement sur le ressenti, ces quelques lignes n’ayant aucune vertu en elles-mêmes, si ce n’est d’encourager à la pratique. L’image de l’arbre et de ses racines est sans doute la plus parlante pour visualiser votre ancrage. Les amateurs de Qi Gong travailleront donc en priorité la Posture de l’Arbre. Et aux autres, je propose d’abord de « descendre » dans leurs pieds.

Bien sûr, nous connaissons aussi la fable de La Fontaine du chêne et du roseau : votre ancrage n’est efficace que si vous y associez la plus grande souplesse. Encore un défi, me direz-vous ! Mais la raideur n’a jamais fait avancer le monde…

@AFresseEliazord

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