Écrire un discours, nouvelle version


« Écrire un discours, Manuel pratique à l’usage de l’élu ou de sa plume » vient de paraître dans sa deuxième édition. La parole politique est attendue. La parole politique est critiquée. Comment faire pour sortir du lot et rejoindre le rang de ceux que l’on écoute, que l’on comprend, et que l’on applaudit avec ferveur ?

Lorsque j’ai réalisé la première édition de ce manuel pour les Éditions Territorial en 2011, j’écrivais en me basant sur mon expérience de trois ans à l’écriture des discours d’un Président de Région. Pour élargir mon horizon, j’avais interviewé d’autres collaborateurs d’élus, ainsi que des élus d’autres collectivités, et j’avais noté qu’il manquait dans le paysage un partage des connaissances entre ceux qui font office de « plume », d’où l’ajout d’une partie qui leur était consacrée.


Des discours plus courts

Pour cette deuxième édition, je me suis tournée vers des élus et leurs plumes pour savoir ce qui avait changé depuis 2011. En tant que coach et consultante en communication, j’avais pu me rendre compte de l’importance croissante des formats courts en matière de prise de parole (le pitch) et également des formulations impactantes et concises pour les réseaux sociaux (et notamment Twitter).

Et c’est ce qui ressort des témoignages que j’ai pu rassembler. Si, sur le plan de la méthode, la façon de faire passer un message ne change pas fondamentalement, ni les grandes règles en matière de communication et d’argumentation, l’auditoire est de moins en moins réceptif aux discours longs, qu’il s’agisse du « simple citoyen » ou des journalistes et relais d’opinion. Aujourd’hui, il apparaît que dix minutes serait une durée raisonnable.

Les réseaux sociaux comme relais de la parole publique

Par ailleurs, avant même l’avènement d’un président américain twitteur compulsif, les réseaux sociaux sont devenus un complément incontournable de la prise de parole politique. Certes, il n’est pas nécessaire de live-tweeter chaque inauguration. Mais les discours fondateurs ou les annonces gagnent à être relayés sur ces médias prisés des journalistes, ce qui implique une organisation adéquate, voire le recours à de nouveaux collaborateurs.

Autre changement notable : la loi NOTRe, en reconfigurant l’organisation territoriale et la répartition des compétences a eu comme résultat de changer l’agenda de certains élus. Dans les grandes régions, la préparation de discours toujours plus nombreux rend nécessaire d’optimiser cette activité. Dans les communes qui voient l’intercommunalité être de plus en plus décisionnaire, les maires ont comme enjeu de sauvegarder le sentiment de proximité. Leur parole est attendue comme réaffirmation de l’appartenance à un territoire connu et une destinée commune. Il y a donc un enjeu renouvelé à faire de « bons discours ».

Prochain ouvrage : sur la prise de parole en public (printemps 2018)

Pour qu’une vie commune et apaisée soit possible dans les collectivités, les individus ont besoin de repères, d’un ancrage. L’élu local fait encore partie de ceux que l’on écoute… à condition qu’il soit audible ! Pour cela, il gagnera à travailler autant la forme que le fond. A garder à l’esprit qu’il ne doit pas lasser. A utiliser les outils d’aujourd’hui qui lui permettent de toucher plus de monde.

Il gagnera aussi à s’entrainer à la prise de parole en public ! Après l’écriture du discours vient en effet le temps de la rencontre avec l’auditoire. Ce sera l’objet d’un prochain ouvrage.

Se procurer l’ouvrage Écrire un discours, sur le site des éditions Territorial.

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